L’histoire des mots désignant cet organe, tant animal qu’humain, est celle d’une stupéfiante promotion. Le passage du latin cerebellum, diminutif de cerebrum, dans les langues romanes, en est témoin, mais aussi, par exemple, le passage de l’ancien germanique bragnan – qu’on fait remonter à l’indo-européen par l’intermédiaire d’un mot reconstitué qui désignait la partie antérieure du crâne – à l’anglais brain. Ainsi, le cerveau des langues germaniques est tout d’apparence, un « front », alors que celui des langues romanes relève d’une observation sans doute entreprise par les marchands d’abats et leurs clients gastronomes. Pourtant, le cerebrum latin était fort noble. Dans les Tusculanes, Cicéron écrivait : « Ils ont dit que le cerebrum est le siège de l’âme. 

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