Royaume-Uni
Le « Brexit »
Ce référendum devait être une simple formalité. En promettant de consulter les Britanniques sur la question de l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, le Premier ministre David Cameron, en pleine campagne pour un second mandat, espérait regagner facilement la confiance des électeurs, écornée par sa politique d’austérité et son implication dans les Panama Papers. Chose promise, chose due : les Britanniques ont voté le 23 juin 2016. Europhile, David Cameron avait peu de raisons de s’inquiéter : quelques heures avant les résultats, les sondages prédisaient encore un maintien du Royaune-Uni dans l’Union. C’est pourtant le Brexit qui l’a emporté avec 51,9 % des voix, à la grande surprise de Londres et des autres États membres. Contraint de démissionner, David Cameron a laissé sa place un mois plus tard à sa ministre de l’Intérieur Theresa May, membre comme lui du Parti conservateur, qui, en dépit de ses prises de position eurosceptiques, avait du bout des lèvres appelé à rejeter le Brexit.

États-Unis
L’élection de Donald Trump
Les médias américains et les observateurs politiques ne l’ont pas pris au sérieux. Lorsque Donald Trump, à l’été 2015, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle, l’équipe américaine du Huffington Post a déclaré vouloir couvrir sa campagne dans la rubrique « Divertissement » du journal en ligne, au même titre que la téléréalité. « Si vous êtes intéressé par les déclarations de Donald Trump, vous les trouverez entre les histoires de L’Incroyable Famille Kardashian et de The Bachelorette », a-t-elle informé son lectorat. À l’automne 2016, la fiction rattrape pourtant la réalité lorsque le milliardaire remporte la primaire républicaine. Inexpérimenté dans les domaines politique et militaire, critiqué pour ses déclarations racistes et misogynes, Donald Trump ne semble pas faire le poids face à Hillary Clinton, ancienne secrétaire d’État soutenue par le président sortant. La grande majorité des sondages le désignent perdant, bien que la course soit très serrée. Mais une fois encore, médias et establishment sous-estiment l’influence de l’entrepreneur septuagénaire sur l’électorat américain. Affaiblie par l’affaire des e-mails, les rumeurs circulant au sujet de sa santé et l’accusation de conflit d’intérêts autour de sa fondation, la démocrate n’obtient finalement pas le soutien de la majorité des grands électeurs. Bien qu’il n’ait pas recueilli la majorité des suffrages populaires, Donald Trump est élu président des États-Unis le 8 novembre 2016.

Autriche
L’échec de l’extrême droite
Au premier tour de l’élection présidentielle en avril 2016, les Autrichiens avaient clairement fait part de leur préférence. Avec 35,1 % des voix, le candidat d’extrême droite Norbert Hofer devançait largement son rival Alexander Van der Bellen, soutenu par les Verts, qui n’était parvenu à rassembler que 21,3 % de l’électorat. Inquiète face à la crise des réfugiés et à la perte de souveraineté de l’Autriche, la population s’était laissée séduire par un discours axé sur la défense de l’emploi, le pouvoir d’achat et la protection sociale. Au second tour, pourtant, le score est si serré qu’il est difficile de départager les deux candidats. L’écologiste est désigné vainqueur avec 50,3 % des voix, mais une enquête est ouverte à la demande du Parti de la liberté (FPÖ), dont est membre Hofer. Le scrutin est invalidé et un troisième tour est prévu en octobre 2016, mais reporté pour cause de bulletins de vote défectueux. Après huit mois de péripéties, le résultat définitif tombe enfin le 4 décembre. À la surprise générale, y compris de ses propres partisans, Alexander Van der Bellen est élu avec 53,8 % des voix.  

 

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