On les appelait Sublimes
Temps de lecture : 2 minutes
Il était une fois des ouvriers de grand talent. Ils allaient de fabrique en atelier, d’atelier en chantier et, partout, on les accueillait avec bonheur. Ils écartaient fermement tout contrat, tout engagement de durée. Souverains, ils donnaient leurs tarifs comme l’avocat fixe ses honoraires. Et les patrons payaient. Fière époque !
C’était dans les années 1850. Sur le terreau industriel du Second Empire, ces zingueurs, ces serruriers et ces tailleurs de pierre posaient leurs conditions, allant toujours au plus offrant. Ils se vivaient comme des aristocrates et prenaient leurs patrons pour des obligés. La pénurie de main-d’œuvre qualifiée était telle que les chefs de chantier tentaient de les retenir quand une dispute éclatait. On les appelait les Sublimes…
C’était de grandes gueules énergiques. Ils parlaient un argot impeccable. Au fil des années, le succès leur avait monté à la tête. Ils étaient devenus irascibles et parfois alcooliques. Alors que le monde ouvrier se constituait lentement en salariat sous la pression patronale, ils revendiquaient la précarité. S’engager ? Ce n’était pas pour eux. Ces prolétaires de légende refusaient, selon leurs mots, « une vie d’esclave ». Ils entendaient rester libres. C’était un autre temps dont le souvenir même n’est plus.
« Nous devons réfléchir à un système plus redistributif »
Pierre Cahuc
Les CDI règnent très largement sur le marché du travail et pourtant les CDD semblent former un univers en expansion permanente. Pouvez-vous confirmer cette photographie et expliquer ce paradoxe ?
La situation française est bien celle-l&agr…
Lexique
Robert Solé
Angoisse : Sentiment éprouvé par les CDD, et que seul peut comprendre un élu, lui-même affligé d’un mandat à durée déterminée (MDD). Il a parcouru des kilomètres, hanté les pré…
Contrats courts : Trappe ou tremplin…
Sabina Issehnane
François Roux
UNE RÈGLE IMPITOYABLE
Par Sabina Issehnane