Le regard de Roland Barthes
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La Tour regarde Paris. Visiter la Tour, c’est se mettre au balcon pour percevoir, comprendre et savourer une certaine essence de Paris. Et ici encore, la Tour est un monument original. Habituellement, les belvédères sont des points de vue sur la nature, dont ils tiennent les éléments, eaux, vallées, forêts, rassemblés sous eux, en sorte que le tourisme de la « belle vue » implique infailliblement une mythologie naturiste. La Tour, elle, donne, non sur la nature, mais sur la ville ; et pourtant, par sa position même de point de vue visité, la Tour fait de la ville une sorte de nature ; elle constitue le fourmillement des hommes en paysage, elle ajoute au mythe urbain, souvent sombre, une dimension romantique, une harmonie, un allégement ; par elle, à partir d’elle, la ville rejoint les grands thèmes naturels qui s’offrent à la curiosité des hommes : l’océan, la tempête, la montagne, la neige, les fleuves. Visiter la Tour, ce n’est donc pas entrer en contact avec un sacré historique, comme c’est le cas pour la plupart des monuments, mais plutôt avec une nouvelle nature, celle de l’espace humain : la Tour n’est pas trace, souvenir, bref culture, mais plutôt consommation immédiate d’une humanité rendue naturelle par ce regard qui la transforme en espace…
Roland Barthes, La Tour Eiffel, Delpire, 1964 ; rééd. avec des photos d’André Martin, Seuil, 2011
« La Tour Eiffel est la mère de tous les gratte-ciel »
Bertrand Lemoine
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« Nous travaillons à améliorer la qualité de la visite »
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La tour Eiffel est-elle une grande entreprise touristique ?
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