Cher Donald Trump,

À l’heure où j’écris ces lignes, les urnes n’ont pas encore parlé. Le monde entier retient son souffle, se demandant si la plus grande puissance de la planète peut être dirigée par une incompétente, débitant des énormités. Permettez en tout cas à un non-Américain de vous exprimer son admiration. Je salue le candidat dont la campagne électorale a « rendu l’Amérique grande à nouveau ». Mais je ne devrais pas dire « je », car la plupart de mes concitoyens partagent mon enthousiasme.

Nous appartenons à un petit pays, la France, dont vous avez peut-être entendu parler. Chez nous aussi, la bataille pour la présidence oppose plusieurs postulants. Aucun d’entre eux n’est de la même trempe que vous. Ce sont tous des communistes ou des coupeurs de cheveux en quatre. 

Que ne s’inspirent-ils pas de votre refus de la complexité ! En France, on s’interroge à n’en plus finir sur la question migratoire. Vous, vous l’avez résolue de façon magistrale en annonçant, tout simplement, la construction d’un mur entre le Mexique et les États-Unis.

Lors d’un débat télévisé, vous avez qualifié délicatement votre adversaire de « vilaine ». Vous auriez pu dire : salope, ordure, mal baisée… Mais c’est plus fort que vous, cher Donald : le respect que vous avez toujours témoigné aux femmes l’a emporté.

La Maison-Blanche a été souillée par un Noir dont vous avez contesté la nationalité américaine. Ne mérite-t-elle pas d’être repeinte ? En vert dollar, tant qu’à faire, ou en jaune d’or… Seul un champion pourrait tenir le pinceau : celui qui a réussi à ne pas payer d’impôt pendant dix-huit ans. 

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