Je ne suis pas héritière, comme beaucoup de mes compatriotes, d’une double culture franco-marocaine. J’ai grandi dans une famille essentiellement marocaine, en partie espagnole du côté de ma mère, et j’ai fait toutes mes études dans un système anglophone. Et pourtant, il est vrai que j’ai aussi grandi en parlant français à la maison, en même temps que mes langues maternelles, sans voir là quelque chose d’étrange… Ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai pris conscience de la place de la langue française dans ma société, de ce qu’elle pouvait réellement représenter comme privilège pour certains, et comme frein pour d’autres. Des clivages qu’elle créait, du ressenti qu’elle nourrissait quand on sentait qu’elle pouvait nous léser, nous mettre

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