J’ai cru au père Noël. Et, tout naturellement, au petit Jésus, présent dans la crèche, tout près du sapin. Il ne perdait rien pour attendre, ce nourrisson si fragile, réchauffé par le souffle de l’âne et du bœuf : ses cadeaux à lui arriveraient quelques jours plus tard, avec les rois mages.

Le père Noël n’existait pas : les parents reconnaissaient m’avoir menti. Mais le reste ne faisait aucun doute. Il fallait croire en Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre ; et en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, né de Marie, toujours vierge. Il fallait croire à la communion des saints, à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair et à la vie éternelle.

Avec les années, ces évidences incroyables se sont estompées. J’ai moins regardé le ciel, et un peu plus la terre. Les vertus théologales – foi, espérance et charité – ont cédé la place dans ma petite tête au triptyque liberté-égalité-fraternité.

Je n’ai rien d’un mécréant. Je crois à la force de l’amour et de l’amitié. Au progrès et à ses dangers. À la femme qui est l’avenir de l’homme, comme dit le poète, parce qu’elle mettra un peu de douceur dans ce monde de violence. Je crois dur comme fer à la nécessité de douter, ce qu’ignorent les intégristes de diverses couleurs, qui prétendent recevoir leurs instructions du Très-Haut en personne.

Je suis porté à croire que jamais on ne saura d’où l’on vient et où l’on va. Et, plutôt que de m’enfermer dans une question sans réponse, je préfère admirer les arbres, les fleurs, la mer sans cesse recommencée et l’esprit qui transcende la merveilleuse mécanique du corps humain.

Je veux croire que ces modestes lignes sont crédibles. Mais que va-t-on croire de moi si je continue à jongler avec les mots et enrichir indéfiniment le credo ? 

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