C’était la hantise des voyageurs d’antan. Revenant d’une contrée où sévissait une épidémie, ils avaient toutes les chances de subir une quarantaine, même s’ils ne présentaient aucun symptôme de la contagion. Plus d’un citoyen en bonne santé, impatient de retrouver les siens ou ne supportant pas le séjour au lazaret, protestait, marchandait…

On croyait en avoir fini avec ces peines préventives. La quarantaine ne désignait plus que le milieu de la route pour un Occidental dont l’espérance de vie frôlait désormais les 80 ans. Las ! la vache folle, la grippe H1N1 et Ebola ont tout remis en question. Et c’est reparti comme en quarante, même si les lazarets n’ont pas ressuscité. 

Les nouveaux virus ne respectent plus rien. Même nos ordinateurs en sont victimes, ce qui est bien plus perturbant que des maladies lointaines, suivies à travers les médias. Ces poisons infectent les programmes informatiques, puis se manifestent par des signes effrayants… Il a fallu inventer d’urgence une médecine appropriée : des antivirus placent les logiciels suspects dans une zone appelée quarantaine, pour les isoler complètement, les observer et les détruire au besoin.

Mais tous les virus ne sont pas si méchants. Il y en a même d’excellents : pour sa collecte annuelle de dons, l’institut Pasteur invite le public à partager « le virus de la curiosité » de ses chercheurs. Ici, pas question de quarantaine. Il s’agit, au contraire, de propager un éventuel virus de la solidarité, aussi contagieux que possible et rebelle à toutes les médications. 

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