L’ALLERGIE, ce n’est vraiment pas drôle ! Je n’imaginais pas que mon organisme était aussi sensible à un corps étranger présent dans l’atmosphère. La crise peut survenir à tout moment, matin ou après-midi, parfois même en pleine nuit, et alors bonjour l’insomnie !

Les symptômes varient du simple vertige à la sensation d’étouffement. Pour prévenir ces douleurs, j’ai tout essayé : comprimés, pommades, collyres, tisanes, bains chauds, douches froides… Rien n’y a fait. On me conseille des séances d’acupuncture ou même d’hypnose, mais je n’ai nulle envie de me lancer dans ce genre de choses. D’autant que j’ai parfaitement identifié la cause de mes tourments : je suis allergique au trumpisme sous toutes ses formes – trumpovantardise, trumpomuflerie, trumpobrutalité, trumpogirouette, trumpotraîtrise… La moindre petite phrase prononcée par l’homme le plus puissant du monde me donne de l’urticaire.

Pour contribuer à réduire l’irritation, on m’a suggéré des exercices de relaxation, des périodes de jeûne médiatique, la méditation de pleine conscience… Échec complet. Il ne me reste plus qu’à essayer la « désensibilisation » recommandée par l’Organisation mondiale de la santé pour apprendre au système immunitaire à ne pas réagir. Cela consiste à recevoir, pour commencer, une dose très faible de l’allergène, puis progressivement des quantités de plus en plus importantes, jusqu’à rendre le mal totalement indolore. Une heure de Trump le lundi, deux heures le mardi, trois heures le mercredi… C’est tentant, mais j’hésite encore. Des tests concluants ont-ils été réalisés sur des cobayes ? Est-on sûr des effets bénéfiques de la tolérance au poison ingéré ? En un mot, le trumpisme est-il soluble dans la trumpinité ? 

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