Pour attirer l’attention sur le réchauffement climatique, les Amis de la Terre avaient prévu, le 29 juin dernier, une marche entre deux villages de Bourgogne aux noms prédestinés : Chaux et Bouilland. Les participants étaient invités à se munir d’une gourde et d’un « pique-nique zéro déchet », mais aussi de bonnes chaussures, car il fallait parcourir une douzaine de kilomètres comprenant 400 mètres de dénivelé. Hélas, la manifestation a été interdite au dernier moment par le préfet de Côte-d’Or en raison de la canicule qui avait atteint le niveau 3.

Fallait-il protester, se rebeller, sous prétexte que la vérité était en marche et que rien ne pouvait l’arrêter ? Sagement, les organisateurs ont préféré s’incliner. Après tout, l’interdiction préfectorale était une manière de reconnaître l’« urgence climatique ». On n’avait même pas eu besoin d’enfiler ses chaussures : un pas était franchi, sans bouger. 

L’autre camp, celui des climatosceptiques, tentera-t-il une contre-randonnée ? Pour une marche destinée à démentir l’influence des activités humaines sur le réchauffement, je ne vois guère que les communes de Saint-Jean-le-froid et de Froidcul. Mais la première se trouve dans l’Aveyron et la seconde en Moselle, à environ 800 kilomètres l’une de l’autre. Même avec de gros 4 × 4, fonçant à pleins gaz, ça ferait une trotte ! Et rien ne dit qu’au cœur d’un hiver particulièrement rigoureux les autorités interdiraient cette procession automobile pour cause de verglas… 

Les deux camps s’accusent mutuellement de tronquer les chiffres et de désinformer les Français. Bref, de les faire marcher. Un mauvais climat, sacrément détraqué. 

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