Ses phrases sont entrecoupées de pauses. Au bout du fil, on l’entend aspirer, bloquer l’air et reprendre son récit d’une voix nasillarde. On l’imagine tirer sur une cigarette électronique au chanvre alors qu’il retrace les grandes lignes de son histoire depuis Prague, où il s’est senti forcé de s’expatrier en 2015. 

C’est à la suite d’une perquisition, d’abord sur son lieu de travail, puis à son domicile marseillais, que Sébastien Béguerie a décidé de quitter la France. À l’époque, la police le soupçonne à raison de produire illégalement du cannabis. Dans son studio, elle découvre le gros lot : dix-neuf plants de marijuana trônent sous des lampes artificielles au milieu du salon. Le jeune homme, âgé de 31 ans, se voit confisquer sa production et son ordinateur. Il fait l’expérience de la garde à vue et de l’interrogatoire. Il se souvient d’un épisode éprouvant, accompagné d’« une grande dose de stress ». Et le stress, précise-t-il, « c’est particulièrement mauvais pour les gens comme moi ». 

Bipolaire et hyperactif, Sébastien ne fume pas pour planer. Paradoxalement, le cannabis lui permet de garder les pieds sur terre. Ses cinq joints par jour l’aident à rester « calme », « concentré », et à «&

Vous avez aimé ? Partagez-le !