Lancé en 1976 par un groupe de personnalités, « L’Appel du 18 joint » n’a toujours pas été entendu en France. Le Canada, en revanche, vient de couper l’herbe sous le pied à ses partenaires du G7 en annonçant que le cannabis « à usage récréatif » y sera légalisé à partir du mercredi 17 octobre 2018. Interrogée sur le choix de cette date, la ministre fédérale de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, a déclaré qu’il ne fallait y voir « aucune raison spécifique ». Et d’ajouter en souriant : « ç’aurait pu être un jeudi… »

Allons donc ! Le 1, qui n’est pas né de la dernière pluie, refuse de se laisser enfumer. Tout indique que, de manière diabolique, le gouvernement d’Ottawa a voulu mettre en garde les Canadiens contre la récréation qu’il leur offrait.

Le Mardi gras, on se bâfre de pancakes au sirop d’érable, mais pour faire carême juste après. Le mercredi, fini de rigoler : les cendres sont déposées sur le front du fidèle (« tu es poussière et retourneras en poussière »). Ceux qui n’auraient pas compris n’ont qu’à consulter la liturgie catholique du 17 octobre. Ce jour-là, on y lit la lettre de saint Paul aux Galates : les auteurs de « beuveries, orgies et autres choses du même genre » sont avertis qu’ils « ne recevront pas en héritage le royaume de Dieu ».

Faut-il rappeler que la sorcellerie affectionne les jours impairs d’octobre ? Que les pythagoriciens voyaient dans le nombre 17 le symbole détestable de la discorde ? Ne nous prenez pas pour des pommes, chère Ginette. Tout le monde sait que le 17 porte malheur : XVII a pour anagramme VIXI, qui signifie en latin « j’ai vécu », autrement dit « je suis mort ». 

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