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Les chiffres clés de notre agriculture
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« Le monde agricole se sent incompris par les français »
Philippe Chalmin
D’où vient ce mal-être qu’ont exprimé cet été les agriculteurs ?
Longtemps, le monde agricole a bénéficié d’une bonne cote d’estime. Chacun était conscient qu’il jouait un rôle important dans l’équilibre des territoires. Mais les agriculteurs sont aujourd’hui sous la contrainte de plus en plus forte de politiques environnementales dictées par des organisations vertes ayant à leur égard un a priori très négatif. Ces organisations ont réussi à modifier la vision des Français vis-à-vis du monde agricole. Les agriculteurs seraient des pollueurs, des éleveurs insensibles au bien-être animal, uniquement préoccupés de l’intensification et n’hésitant pas à massacrer l’environnement. De là naît le sentiment de ras-le-bol et le plus profond du malaise. Le monde agricole se sent incompris par le reste de la population française.
La crise n’est-elle pas d’abord économique ?
Pendant plus d’un demi-siècle, les agriculteurs ont bénéficié de la protection de la PAC (politique agricole commune), avec des prix largement rémunérateurs. Les voilà confrontés à une nouvelle donne : des marchés qui ne sont plus protégés, des prix instables, des aides conditionnées à cette nouvelle approche « verte ». La PAC que nous avons connue est morte. Il reste une politique ruralo-environnementale qui soutient l’agriculture mais avec des contraintes parfois discutables, et une mise en œuvre pas très fine… Si on ajoute Bruxelles et notre génie bureaucratique propre, cela donne une situation souvent kafkaïenne pour les exploitants qui ploient sous la paperasserie et un empilement de réglementations appliquées sans discernement.
[Ras-le-bol]
Robert Solé
Oui, nous sommes en colère, et beaucoup plus que vous ne l’imaginez. La crise porcine est une insupportable réalité. Toute la Bretagne se mobilise, dans un ras-le-bol croissant.
Jusqu’à quand subirons-nous le diktat de ceux qui décident de notre sort ? Non seulement on nous exploite, mais on nous humilie. Les services que nous rendons à la nation ne sont pas reconnus.