Selon Castoriadis, grand penseur de la démocratie, la contradiction fondamentale du capitalisme réside dans le fait que l’entreprise, pour être compétitive, doit solliciter la mobilisation et la participation de salariés, tout en les réduisant en pratique à de simples exécutants obéissant à une logique qui reste extérieure à l’accomplissement de leur activité. C’est aujourd’hui la logique financière qui s’impose à tous les -niveaux des entreprises et du travail, au détriment de la qualité et du sens même que les salariés donnent à leur travail. De plus en plus, aussi, au détriment de la nature et des écosystèmes, accablés par les pollutions et les gaz à effet de serre.

La santé physique et mentale des salariés, la préservation de la possibilité d’une vie décente sur Terre sont aujourd’hui en danger. La solution ne peut qu’être radicalement démocratique. Il faudra placer le travail et l’entreprise sous le contrôle de la société : non pas de l’État, le plus souvent bureaucratique et corrompu, mais des parties prenantes à la production de la vie commune – salariés, collectivités locales, usagers, clients, asso-ciations.