L’affaire s’est faite en silence. Un beau matin, le Brésil a été désigné comme le grenier du monde. Le grenier : cet endroit sous les combles où l’on stockait autrefois les grains, les vivres. Le grenier, symbole de richesse. Dans cet immense grenier brésilien, véritable trésor, se trouvent du maïs, du café, de la canne à sucre, du soja. Et de la viande sans doute, du pétrole aussi, de l’or encore et des diamants. N’en jetez plus. Ce grenier ressemble à la caverne d’Ali Baba. Du grenier aux fondations, le Brésil est devenu l’un des tout premiers producteurs de vivres. Si la Chine est l’atelier du monde, le Brésil s’est installé dans le rôle de la grande ferme mondiale. Telle est sa richesse. Pays prodigue. Grenier et source inaltérable, profuse avec ses fleuves larges et puissants, ses réserves d’eau accumulées. Grenier et poumon vert avec ses forêts qui parfument gratuitement d’oxygène notre Terre asphyxiée. Jadis, les géographes pointaient sur les cartes l’orgueilleuse Ukraine. C’était elle notre grenier ! Notre assurance tous risques en cas de disette. Staline l’a tuée. Aujourd’hui, notre espoir serait brésilien. Lula l’a du reste proclamé : « Dieu est Brésilien. »