Ces prêcheurs du haut de la chaire
comme ils sermonnent brillamment !
Mais ils font bien différemment
au fond de leurs appartements.
Que daignent les doctes me dire
— car je n’y vois goutte — comment
Ces professeurs de pénitence
s’en gardent si parfaitement.
Ils se moquent bien, dirait-on,
de l’annonce du Jugement,
Et versent au compte du Juge
leurs fraudes et déportements.
Je prends, moi, pour maître l’Ancien
des Confrères de la Taverne,
Qui trouvent, honte aux Opulents !
au dénuement contentement.
Rassois, Seigneur, sur leur baudet
ces parvenus qui se font gloire
De leurs somptueux équipages
et hautains établissements.
Venez plutôt, Anges chanteurs,
charmer la Taverne où l’Amour
Infuse dans l’argile humaine
de magiques enivrements.
…
Toutes les religions ont leurs tartuffes. Et leur opposé, le vrai croyant qui se déguise en amant ou en ivrogne. Et, discrédité, lutte ainsi contre le culte de soi. Hâfez chante le Vin et les Belles. Sans que l’on sache s’il s’agit de symboles. Ou d’un chemin d’excès qui conduirait à la sagesse.