Los Angeles. Quand on parle d’école maternelle aux États-Unis, les choses deviennent vite compliquées. La seule classe qui existe vraiment à grande échelle est le kindergarten, qui correspond à notre grande section de maternelle. Il n’est obligatoire que dans quinze États et à Washington. Partout ailleurs, il est facultatif. Quant à l’âge de scolarisation obligatoire, il varie énormément. Dans certains États, il est de 5 ans, dans d’autres de 6 ans, dans d’autres encore, de 7 ans. Certaines écoles s’arrogent donc le droit de sélectionner les enfants selon un critère de « maturité », d’autres exigent que l’enfant ait 5 ans révolus au 1er septembre de l’année d’inscription. Résultat : seulement 85 % des enfants de 5 ans sont scolarisés. Et encore convient-il de préciser que ces grandes sections de maternelle n’accueillent souvent les élèves qu’à la demi-journée. Les spécialistes américains tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs années, mais les progrès sont lents.

La situation est plus critique encore pour les enfants de moins de 5 ans. Selon le très officiel National Center for Education Statistics, en 2014, seuls 43 % des enfants de 3 ans, et 56 % des enfants de 4 ans participaient à une forme de programme éducatif. Une situation qui reflète le manque de fonds consacrés par les États-Unis à l’éducation « pré-primaire », notamment à celle des 3-4 ans. D’après le Center for American Progress, l’Amérique n’y consacre que 0,4 % de son PNB, contre 0,9 % pour le Danemark ou l’Espagne, par exemple.

Face à ce manque de fonds publics et, donc, de structures publiques susceptibles d’accueillir les moins de 5 ans, de nombreux parents se tournent vers les preschools privées, dont le coût – pouvant aller de 6 000 à 20 000 dollars par an selon les types d’école et les quartiers – est souvent prohibitif pour les familles moins privilégiées.

Des programmes d’aide aux plus pauvres, comme le Head Start, existent au niveau fédéral depuis 1965, et les États ont pris le relais dès les années 1980. Mais le retard des États-Unis sur les pays d’Europe en matière d’éducation des tout-petits est loin d’être comblé. 

 

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