Leena a le cœur serré et elle tient, dans sa main, la main potelée de son enfant. Elle sent sous ses doigts la rondeur du poignet, les phalanges minuscules, la douceur de la peau. Dans la rue, Dev avance. Il ne dit rien. Il observe les petits d’homme qui, comme lui, commencent une nouvelle vie.

Elle ne cesse de parler. Depuis le réveil elle fait la conversation. Et lui, malgré son âge tendre, malgré son innocence, sait que ce bavardage cache une inquiétude. Elle se l’est promis : s’il pleure, elle le ramène à la maison. S’il la supplie, s’il s’accroche à ses jambes, elle retournera sur ses pas. Ils rentreront à la maison et le chagrin sera vite oublié.

Le petit n’a connu que la douceur du foyer. La chaleur du grand lit les après-midi pluvieuses. La fraîcheur d’une chambre aux volets fermés en plein cœur de l’été. Le père a beau lui dire : « Tu ne fais que reculer l’inéluctable », elle ne peut s’y résoudre. Il est encore si petit, si vulnérable.

Mais l’enfant est calme et docile. Devant la porte de l’école, sa mère resserre son étreinte et elle dit, d’une voix qui tremble un peu : « Regarde mon chéri. Regarde comme c’est beau et co

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