Le double système japonais
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KYOTO. Une journée dans une maternelle japonaise débute souvent en trébuchant sur le pas de la porte. Le seuil est encombré d’une ribambelle de chaussures. La coutume veut que dans l’archipel on se déchausse lorsqu’on entre dans un bâtiment et les écoliers ne font pas exception, enfilant leurs chaussons avant de filer en classe.
Tous portent généralement l’uniforme – une tenue pour l’été et une autre pour l’hiver. Les garçons alternent le pantalon et le short, les filles déclinent la jupe plissée et la robe. Mais qu’il neige ou qu’il vente, celles-ci garderont les jambes nues au-dessus des chaussettes, les collants n’étant pas autorisés.
Pour le reste, l’attirail de l’écolier ne change guère, même si teintes et logos varient d’une école à l’autre. Sur le dos, un cartable choisi par l’établissement. Ballottant sur un côté, une petite pochette en tissu – cousue par la mère ! – où l’on glisse les chaussons. Une gourde en bandoulière. Un chapeau le temps du trajet puis une casquette pour les jeux en plein air – sa couleur permet de savoir immédiatement à quelle classe on appartient.
Sans oublier un dernier petit sac, de forme triangulaire, qui renferme le déjeuner, le fameux bento. Les maternelles japonaises n’ont pas de cantines, les écoliers mangent dans leur classe. Et ce sont les mères qui se lèvent à l’aube pour préparer le repas qu’elles mettent dans de jolies boîtes colorées dont le contenu se doit d’être kawaii, c’est-à-dire « mignon » en japonais : visages dessinés sur le riz, carottes découpées en fleurs, petits pics à l’effigie d’un animal pour attraper les saucisses, etc. Autant l’école rivalise d’uniformité, autant la compétition semble de mise au moment de soulever le couvercle de sa boîte-repas : c’est à celui qui aura le plus joli et le plus original.
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