Sommés de se désolidariser de l’État islamique, des musulmans de France s’en indignent : qu’ont-ils à voir avec les extrémistes d’Irak et de -Syrie ? Pourquoi les présume-t-on solidaires de ces fous furieux ? 

Malheur aux minoritaires qui ne sont vus qu’à travers leur appartenance religieuse ! C’est encore plus vrai sous d’autres cieux : si des immigrés musulmans ou leurs enfants ont du mal à trouver leur place en -Occident, il a toujours été difficile aux chrétiens arabes de vivre en terre d’islam. Au temps des Croisades, ils passaient pour le cheval de Troie des envahisseurs. Par la suite, ils ont payé cher les initiatives guerrières de leurs coreligionnaires européens ou américains.

Le recteur de la mosquée de Paris affirme que le « soi-disant État islamique » ne mérite pas son nom, que ces « barbares » ne représentent aucunement l’islam, « religion de paix et de tolérance ». On veut bien le croire, mais ce dernier mot peut prêter à confusion. Le statut spécial auquel les chrétiens ont été soumis pendant des siècles dans les pays musulmans, était une forme de tolérance : le pouvoir en faisait des « protégés », en leur imposant des obligations et les privant de certains droits. 

Aujourd’hui, pris à partie par des extrémistes, des chrétiens du Moyen-Orient quittent par milliers la terre de leurs ancêtres, la mort dans l’âme. Mais leur exode a commencé bien avant la naissance de l’État islamique, parce qu’ils se sentent exclus et ne supportent plus d’être des citoyens de seconde zone.

À la tolérance, on nous permettra de préférer l’égalité. 

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