Si la couleur verte est généralement associée à l’islam, c’est le noir qu’ont adopté les djihadistes, et notamment Daech. Il ne s’agit pas d’un hommage au pétrole, comme on pourrait le penser, même si cet or-là leur a beaucoup servi et leur sert encore. L’affaire remonte à plus loin. L’État islamique en Irak et au Levant, qui vit au VIIe siècle, se réclame d’un des deux étendards attribués au Prophète : non pas le blanc, destiné à négocier, mais le noir, pour faire la guerre.

Il faut reconnaître que cette couleur va très bien à des barbus au regard sombre qui transforment leurs épouses en fantômes. Eux-mêmes ne se confondent-ils pas avec les ténèbres ? Leurs films de propagande les montrent cagoulés de noir, brandissant des fusils qui ne sont pas en chocolat, sur fond de colonnes fumantes. L’arc-en-ciel est absent de ce paysage. 

Certes, le rouge aurait pu convenir à une entreprise de boucherie spécialisée dont les succursales se multiplient à travers le monde. Mais à quoi bon ? Le sang sèche rapidement et vire au noir. 

Laissons-nous quand même une lueur d’espoir. C’est la physique qui nous ­l’accorde. Il paraît que le noir n’est pas l’obscurité totale. La perception visuelle de l’être humain ne correspond pas forcément à la réalité. Il faudrait tout un numéro du 1 pour expliquer cette histoire de photons et de champs chromatiques. Acceptons au moins l’idée que nul n’est voué à rester toute sa vie dans les ténèbres et que même le plus furieux des djihadistes peut, un jour, s’apercevoir que le ciel est bleu et qu’on lui a vendu du vent. 

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