Les Nations unies ont vu le jour au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour « préserver les générations futures du fléau de la guerre ». Leurs fondateurs entendaient « proclamer leur foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites ». Ces idéaux restent plus actuels que jamais. La Belgique, qui fut parmi les 50 signataires originels de la Charte, demeure profondément attachée à ces principes essentiels.

Ces soixante-dix années nous ont permis de faire des progrès notables. 193 États ont rejoint les Nations unies et y contribuent activement. Les valeurs communes de la Charte sont aujourd’hui universellement reconnues. Les Nations unies ont joué un rôle crucial en vue de renforcer la paix et la sécurité dans le monde. Des progrès concrets ont permis de faire reculer la pauvreté ou avancer l’éducation, même si les défis de développement restent immenses. L’ambitieux Agenda 2030 pour le dévelop-pement durable vient de fixer les jalons pour poursuivre nos efforts et guider au mieux nos actions futures. Les États membres ont mis sur pied des institutions consacrées aux droits de l’homme basées à Genève. Les synergies accrues avec les organisations régionales à travers le monde ont permis de renforcer l’action onusienne. 

Pourtant, les Nations unies n’ont pas encore atteint tous leurs objectifs. De nouveaux défis sont apparus. Des acteurs non étatiques menacent la sécurité internationale. Les enjeux liés à la bonne gouvernance et au respect de l’État de droit restent énormes. Les principes de la légalité inter-nationale restent trop souvent bafoués. Les conséquences des crises pour les populations sont dramatiques. Les États membres des Nations unies ont donc encore du chemin à parcourir et une volonté politique renouvelée et renforcée est urgente et indispensable.

Lorsque les États échouent, ou ne sont pas disposés, à protéger leurs populations contre des violations massives des droits de l’homme, la communauté internationale a le devoir d’agir pour soustraire ces mêmes populations aux dangers qui les menacent. Cette responsabilité de protéger implique que le Conseil de sécurité réagisse lorsque sont commis des crimes atroces. Au-delà, une réforme plus large du Conseil de sécurité permettra de renforcer sa légitimité. Celui-ci sera dès lors mieux à même de s’acquitter des importantes responsabilités que lui confie la Charte. 

Les Nations unies restent la pierre angulaire du système multilatéral. Elles constituent un instrument unique pour renforcer la paix et la sécurité dans le monde. Elles doivent continuer à s’adapter aux évolutions, comme elles l’ont fait jusqu’à présent. Leur rôle de garant des droits de l’homme doit permettre de concrétiser ces droits à l’échelle de chaque État membre, contribuant au bien-être de chaque citoyen du monde. Nous devons honorer les engagements en matière de développement durable que nous avons pris à New York fin septembre. La Belgique, qui est candidate à un siège non permanent au Conseil de sécurité pour 2019-2020, s’inscrit résolument dans cette vision pour les Nations unies de demain.

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