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« Quand on a l’air d’être trop simple, on passe pour simpliste »
Philippe Forest
Vous souvenez-vous de vos premières lectures de Saint-Exupéry ?
Elles remontent à l’enfance. Mon père avait été pilote de chasse dans l’aviation américaine pendant la guerre, avant de devenir commandant de bord à Air France. Le premier volume de la Pléiade que j’ai reçu de mes parents comme cadeau de Noël, au pied du sapin, c’était les œuvres complètes de Saint-Exupéry, à l’époque où elles tenaient en un seul volume. Mon goût de Saint-Exupéry tient ainsi d’abord à des raisons personnelles et sentimentales qui relèvent de mon propre roman familial. Mon père lisait peu. Il était attaché à Saint-Ex parce que celui-ci incarnait la grande utopie aéronautique en laquelle il croyait. Il était plus jeune que lui mais, anonyme apprenti pilote dans l’Air Force, il se trouvait aux États-Unis dans la même période que le célèbre aviateur. Je me souviens de sa consternation lorsque, dans la vieille encyclopédie Bordas de l’époque, il avait découvert les quelques lignes très condescendantes qui y traitaient de l’auteur du Petit Prince. Il ne comprenait pas qu’on puisse exprimer un tel mépris, un peu gratuit, pour un pareil personnage.
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[Dépoussiérage]
Robert Solé
De nombreux établissements scolaires français portent le nom d’écrivains célèbres. Si Jacques Prévert détient la palme, Antoine de Saint-Exupéry est très bien placé, devant Victor Hugo, Jean de La Fontaine, Marcel Pagnol ou Jules Verne. C’est même l’un des rares auteurs dont l’une des œuvres – Le Petit Prince, en l’occurrence – figure sur le fronton de certaines écoles.
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