Dans notre mémoire collective, la figure de Clemenceau chef de guerre tend à se réduire à quelques formules (« je fais la guerre »), à quelques images (la visite dans les tranchées), à quelques idées reçues (il aurait pu, croient encore certains, arrêter la guerre en 1917). Ce qui pourtant continue de fasciner, c’est ce que lui-même, inlassablement, a placé au cœur de sa venue au pouvoir, de sa stratégie, de sa politique de guerre : un amour inconditionnel de la France.

Les propos de Clemenceau pendant cette période décisive ne sont pas ceux d’un va-t-en-guerre et encore moins ceux d’un ambitieux dont le rêve de pouvoir serait enfin assouvi dans des circonstances dramatiques qui le rendent plus beau encore. Ils sont d’abord l’affirmation constante d’une conscience française. Française par l’attachement à l’histoire : « Je suis le fils d’une vieille histoire qui sera continuée », écrit Clemenceau dès mars 1918, pour formuler les raisons de faire la guerre aux « hordes » germaniques. Et partout cette idée qu

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