« C’est curieux : j’aime les Vendéens. » Aussi républicain et anticlérical qu’il ait été, Clemenceau n’a jamais caché son attachement à la terre des Chouans, sa terre natale. De passage à Mouilleron-en-Pareds, on peut visiter, à quelques pas de la maison où l’auteur de Figures de Vendée vit le jour, le musée national Clemenceau-de Lattre (le maréchal, compagnon de la Libération, est aussi né là). À 20 kilomètres, la ville de Sainte-Hermine abrite un monument aux morts surmonté de la statue de l’ancien président du Conseil par son ami Sicard, qu’il inaugura lui-même en 1921. Remontant vers la capitale régionale, Nantes, on pourra admirer, à deux pas de la gare, un autre monument en son hommage, dans le lycée où il étudia et qui porte à présent son nom.

Deux heures de train plus tard, nous voici à Paris. Clemenceau habita plusieurs arrondissements de la capitale, mais c’est dans le xvie qu’il vécut près de trente-cinq ans, au 8, rue Benjamin Franklin. Transformé en musée, récemment restauré, cet appartement avec vue sur la tour Eiffel est resté tel qu’au jour de sa mort : meubles, objets, portraits, photos, livres, journaux, manuscrits en forment le décor, complétés par une galerie documentaire retraçant sa vie. Descendant les Champs-Élysées vers les Tuileries, on passe devant la statue de Clemenceau par Cogné, au pied du Petit-Palais. De là, on arrive rapidement au musée de l’Orangerie, où est exposé son buste par Rodin, non loin des Nymphéas – donnés par Monet à l’occasion de la victoire. Cette sculpture rappelle le rôle joué par Clemenceau dans le choix du lieu d’exposition de l’œuvre de son ami Monet, auquel il rendait souvent visite à Giverny, comme en témoignent des photos exposées là-bas.

Mais c’est à nouveau en Vendée, dans le magnifique « jardin impressionniste » de sa maison de Saint-Vincent-sur-Jard, face à l’océan, que Clemenceau aimait venir se reposer à la fin de sa vie. On peut visiter cette « bicoque » de pêcheur au toit de tuile, baptisée Bélebat, qu’il acheta en 1920. Il y séjournait régulièrement, entre ses objets japonisants et une bibliothèque de 1 500 livres. À sa mort en 1929, il est enterré auprès de son père à une heure de là, dans le village de Mouchamps. Seule une stèle représentant Minerve victorieuse veillant sur la paix signale leurs tombes modestes et sans inscription. Le Tigre l’avait ainsi exigé : « Autour de la fosse, rien qu’une grille de fer sans nom. » 

www.musee-clemenceau-delattre.fr

www.musee-clemenceau.fr

www.maison-de-clemenceau.fr

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