Je suis profondément convaincu qu’il existe à Verdun un genius loci, un esprit des lieux où le mal, le pire du mal, et le plus beau se rejoignent. Pour le chef d’état-major Falkenhayn, il fallait que les Français meurent dans le sang. Il savait que son plan allait échouer, mais il l’a maintenu pour ne pas perdre la face. Une horreur. On en éprouverait de la sympathie pour Pétain. Ce cynisme a coûté la vie à des centaines de milliers de jeunes soldats des deux côtés. Ce que fit Falkenhayn était un crime de guerre.

Voilà pour le pire. Mais la poignée de main entre Kohl et Mitterrand à Douaumont, en 1984, c’est le plus beau. Verdun est un lieu très européen. La coopération européenne au-delà des tombeaux, c’est devenu une réalité très actuelle. Verdun nous montre où peuvent nous mener l’ultranationalisme et le cynisme en politique. Chaque fois que je suis là, je me sens confirmé dans mon rôle. Je sais pourquoi je fais mon travail. C’est un lieu de mémoire et un lieu de rappel.

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