Finira-t-on un jour par s’intéresser à l’éducation des adultes ? Comprendra-t-on enfin que l’urgence est là ? C’est peu probable car nous ne voulons rien entendre, obsédés par un seul objectif : ce sont nos enfants qu’il faut élever, dresser, éduquer. Terrible obsession qui nous permet d’éviter les bonnes questions. Sommes-nous compétents ? Avons-nous seulement réfléchi à ce qu’il faut transmettre et comment ? Non ! Nous sommes bravement ignares et nous l’assumons, pressés d’offrir nos névroses et nos angoisses.
À défaut d’une École des parents laïque, gratuite et obligatoire, qui devrait être une priorité nationale, nous bricolons. Tour à tour, nous déléguons la charge de l’éducation à d’autres (nounous, grands-parents, enseignants), nous surinvestissons notre mission et devenons des tyrans, nous suivons dévotement les conseils d’un grand gourou. Chaque décennie invente le sien. Nous n’avons pas oublié le bon docteur Spock qui avait réponse à tout dans son best-seller Comment soigner et éduquer son enfant (1946, 50 millions d’exemplaires) ; Laurence Pernoud dans J’élève mon enfant (1965, traduit en 40 langues) ; sans compter supermama Dolto dont les messes psy à la radio furent des musts dans les années 1970.
Nous sommes ainsi ! Obstinés à élever nos enfants dépourvus de formation, très désireux de leur en donner une. Cherchez l’erreur…