MOI, Donald J. Trump, je n’ai plus aucune limite. En public, je me lâche avec une jouissance grandissante, et ça paye sacrément !
Avant chaque meeting, mes abrutis de conseillers sont terrorisés. Ils se demandent ce qui va sortir de ma bouche. Puis, ayant constaté l’enthousiasme de la foule, ils viennent comme des chiens manger dans ma main. L’autre soir, quand je m’extasiais sur la vigueur de l’appareil génital du regretté Arnold Palmer, j’observais les premiers rangs du public : de solides barbus, tout sourire, buvaient mes paroles. Ce n’est pas la négro, cette vice-présidente de merde, qui pourrait leur tenir un langage aussi viril !
Tétanisés, les caciques du parti ne savent plus où ils habitent. Le dernier républicain qui m’a précédé à la Maison-Blanche, cette lopette de George W. Bush, apparaît désormais comme un gauchiste. Et je n’ai pas fini de montrer jusqu’où je peux aller.
Cette campagne électorale restera dans les annales. On se souviendra comment, dans un débat télévisé, Joe l’endormi s’est effondré face à mon dynamisme. Comment j’ai magnifiquement retourné à mon profit une balle de fusil ayant frôlé mon visage. Comment, pour me soutenir par une loterie, l’entrepreneur le plus génial de la planète a mis chaque jour un million de dollars sur la table…
Le 5 novembre, il n’y en aura que pour moi. De deux choses l’une. Soit les urnes me donnent la victoire, et je redeviens le roi du monde. Soit l’on me décrète battu, et je mets le feu à la maison. Il ne sera même pas nécessaire d’envoyer quelques bons Américains saccager le Capitole. J’ai ma petite idée sur la question, mais ce n’est pas aux lecteurs du 1 que je vais le révéler.