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« Le Sahara est le grand sablier de notre imaginaire »
Bruno Doucey
Pourquoi sommes-nous fascinés par le Sahara, génération après génération ?
Le Sahara, c’est l’immense tache blanche de la conscience occidentale. Terre inconnue, mais aussi surface de projection pour nos imaginaires. La question est de savoir si ce qui est projeté sur cet écran, cet espace laissé vacant à la surface du monde, est la même chose à chaque époque.
Vous avez dirigé le monumental Livre des déserts de la collection « Bouquins », sorti en 2006. D’où vous vient cette passion ?
D’une histoire très personnelle. J’ai sept ou huit ans, je vis dans le Haut-Jura, très loin du Sahara, et mon grand-père, un vieux monsieur à la toute fin de sa vie, me dit un jour qu’il va me révéler le trésor du capitaine. Il pose sur la table de la salle à manger une caisse en bois vermoulu, qui comporte d’innombrables petites boîtes noires. J’ai d’abord pensé à des petits cercueils ! Elles contenaient des photographies sur plaques de verre prises dans le Sud algérien par mon arrière-grand-oncle. L’histoire de cet homme mort en 1900, à 33 ans, d’une balle perdue du côté de Timimoun, a marqué ma vie ; d’autant qu’elle m’a été transmise dans l’enfance lors de cette « scène originelle ». Officier d’extraction modeste devenu responsable de la mission topographique de l’armée française, il était chargé d’établir des cartes destinées à poursuivre les « missions de pacification » du Sud algérien.
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Un sable qui ne sert à rien...
Aline Richard Zivohlava
Les marchands de sable boudent le Sahara. Et pourtant, le grand désert africain est le premier gisement de la planète pour cette ressource minérale indispensable au BTP et à nombre d’industries. Le paradoxe n’est qu’apparent : il y a sable et sable et les caractéristiques physico-chimiques des légers grains des dunes sahariennes les rendent impropres aux bétonneuses. Trop petits, trop ronds…
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