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« la seule sortie possible est la croissance »
Pascal Lamy
La victoire de Syriza constitue-t-elle un danger pour la zone euro et pour la cohésion de l’Europe ?
Non. Il n’y a plus de danger systémique pour la zone euro comme il y en avait en 2008. De vrais murs ont été construits, écartant la possibilité d’un incendie venant de Grèce. Ce qui arrive est un événement politique, pas financier. Je n’en veux pour preuve que la réaction des marchés obligataires. Qu’ils soient aussi calmes signifie : pas de danger. Ils parient aussi sur un comportement raisonnable de Tsipras, ce qui dépitera Mme Le Pen et M. Mélenchon. Pour que leurs espoirs restent mesurés, il faut rappeler aux mouvements antieuropéens que ce parti nouveau, Syriza, ne veut pas sortir de l’Europe ni de l’euro. Mme Le Pen, qui salue cette victoire, n’est pas très cohérente.
Rilance
Robert Solé
Comment serrer les freins tout en lâchant du lest ? En juillet 2010, Christine Lagarde, ministre de l’Économie, avait dû faire preuve d’imagination. La rigueur lui paraissait nécessaire, mais il ne fallait surtout pas employer ce terme qui était tabou. Quant à la relance, réclamée de divers côtés, elle devait être contenue dans des limites raisonnables. La future directrice du Fonds monétaire international eut alors une illumination : combinant rigueur et relance, elle proposa la rilance.