La cartographie du chômage

À l’échelle des départements (hors Mayotte), le taux de chômage au sens du BIT révèle des disparités territoriales. Au premier trimestre 2024, la Réunion souffre du plus haut taux (18,9 %), devant la Guadeloupe (17,3 %) et la Guyane (16,2 %). En France métropolitaine, les zones nord et sud se distinguent du reste du territoire : l’Aisne détient un taux de chômage de 10,7 %, devant le Nord (9,8 %), mais derrière les Pyrénées-Orientales (12,3 %).

 

Qui sont les personnes les plus touchées par le chômage ?

Le chômage frappe particulièrement les jeunes âgés de 15 à 24 ans : le taux de chômage s’élevait pour cette tranche d’âge à 17,2 % en moyenne en 2023, contre 6,7 % chez les 25-49 ans et 5,1 % chez les personnes âgées de plus de 50 ans. Mais le taux de chômage est calculé au sein des actifs – les personnes en emploi ou au chômage –, or la plupart des jeunes de moins de 25 ans poursuivent des études, et parmi ceux-ci, seuls ceux qui occupent un emploi sont comptabilisés comme des actifs. En 2023, le taux de chômage était de 7,5 % chez les hommes, contre 7,2 % chez les femmes (qui ont plus facilement tendance à sortir de la catégorie statistique des « actifs »).

Les moins diplômés sont également plus concernés : le taux de chômage des actifs n’ayant aucun diplôme ou uniquement le brevet des collèges s’élevait en 2023 à 13,3 %, contre 5 % pour les diplômés du supérieur.

 

Le chômage dans l’Union européenne

En septembre 2024, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de l’Union européenne (UE) était de 5,9 %. En Espagne, où il atteint 11,2 %, le Premier ministre Pedro Sánchez s’est félicité de ce taux, « le plus bas depuis 2008 ». Après un ralentissement pendant la pandémie de Covid-19, la reprise du secteur touristique, qui concentre environ 13 % des emplois dans ce pays, peut représenter un facteur d’explication. La Tchéquie, surnommée le « paradis de l’emploi », enregistre depuis plusieurs années l’un des taux de chômage les plus bas de l’UE. Parmi les plus gros employeurs du pays figurent la société agricole Agrofert ou encore le constructeur automobile Škoda Auto.

 

Comment évaluer le taux de chômage ?

En France, il existe deux sources statistiques relatives au chômage : le Bureau international du travail (BIT) et France Travail (anciennement Pôle emploi).

Selon le BIT, est considérée comme au chômage une personne de 15 ans ou plus si elle remplit simultanément les trois critères suivants : être sans emploi au cours d’une semaine donnée, avoir effectué, au cours des quatre semaines précédentes, au moins une démarche active de recherche d’emploi ou avoir trouvé un emploi qui commence dans les trois mois (le seul fait d’être inscrit à France Travail ne constitue pas une démarche active de recherche d’emploi), être disponible pour travailler dans les deux semaines à venir. Pour mesurer cela, le BIT utilise les données de l’enquête Emploi réalisée par l’Insee en continu depuis 2003.

France Travail et la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) comptabilisent les personnes inscrites comme demandeurs d’emploi à France Travail. Parmi les cinq catégories d’inscrits (A, B, C, D et E), la catégorie A regroupe les personnes tenues d’effectuer des actes positifs de recherche d’emploi et sans emploi au cours du mois. Ce sont les chiffres de cette catégorie A qui sont en général diffusés dans les médias.

 

Évolution du chômage en France depuis 1975

Selon le Bureau international du travail (BIT), en 2023, en moyenne annuelle, 7,3 % des actifs sont au chômage en France, hors Mayotte : c’est le plus bas niveau depuis 1982 (7,1 %). À la suite du premier choc pétrolier (1973), le taux de chômage a fortement augmenté jusqu’au milieu des années 1980, dépassant 8 % de la population active. Il a ensuite baissé ou augmenté, atteignant jusqu’à 10,6 % en 1994 et en 1997, selon les cycles économiques.

 

Des métiers en tension

D’après une enquête sur les besoins en main-d’œuvre en 2024 réalisée par France Travail, les métiers où le taux anticipé de difficulté de recrutement est le plus élevé parmi ceux regroupant au moins 5  000 intentions d’embauche sont les suivants : carrossiers automobiles, couvreurs, couvreurs-zingueurs qualifiés, aides à domicile et auxiliaires de vie, employés et techniciens commerciaux de la banque, pharmaciens… Les postes les plus recherchés par les employeurs concernaient principalement des serveurs de café et restaurant, des aides de cuisine et employés polyvalents de la restauration, des viticulteurs, arboriculteurs salariés ou encore des agriculteurs.

 

Infographies : Claire Martha
Documentation et textes : Emma Flacard
Sources : Insee, Dares, Service‑Public.fr, Eurostat, France Travail
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