Conception et documentation MANON PAULIC
Petite histoire de l’islam en afrique subsaharienne
Temps de lecture : 1 minutes
acheter ce numéro
« Les anciens esclaves constituent la base du djihadisme »
Jean-François Bayart
L’Afrique subsaharienne passe pour le berceau d’un islam modéré, très tolérant, mâtiné d’animisme. Pourquoi le djihadisme a-t-il soudain explosé ?
La notion d’islam modéré a été construite par des administrateurs des colonies qui étaient de vrais savants, des orientalistes dont on continue d’utiliser les travaux. Elle a été reprise par tous les présidents de la République qui délivrent régulièrement des appellations contrôlées… Dire qu’il y a un bon islam noir, modéré, sous-entend qu’il existe un mauvais islam arabe. À l’origine, cette notion avait donc pour intérêt de désigner les « méchants », c’est-à-dire les Arabes. Elle avait aussi l’avantage de légitimer l’alliance très paradoxale entre la République française laïque, celle de la séparation des Églises et de l’État née en 1905, et les confréries religieuses du Sénégal, pour construire une sorte de république confrérique coloniale.
Haram
Robert Solé
Le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad, fondé en 2002 au Nigeria, est connu sous le nom de Boko Haram. En langue haoussa, boko désigne l’éducation à l’occidentale, tandis que haram est un mot arabe qui veut dire illicite, défendu, par opposition à halal (permis, légitime). Boko Haram proclame ainsi le caractère pernicieux des valeurs et des théories enseignées par les infidèles.