Violée à huit ans, fille-mère à seize, Maya Angelou est une « femme phénoménale », puissante et résiliente. Célèbre depuis son premier volume autobiographique, Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage (1969), elle est invitée par le président Bill Clinton à lire un poème lors de sa cérémonie d’investiture. Elle a incarné l’espoir. 

Les voiliers ?
Bien sûr que je les ferai naviguer,
Montre-moi le bateau.
S’il ne prend pas l’eau,
Je le ferai naviguer.

Les hommes ?
Oui je les aimerai.
S’ils sont assez stylés,
Pour me faire marrer,
Je les aimerai.

La vie ?
Évidemment que je la vivrai.
Laissez-moi souffler,
Jusqu’à mon décès,
Et je la vivrai.

L’échec ?
Je n’ai pas honte de l’avouer,
Je n’ai jamais appris à l’épeler.
Pas l’échec.

Et pourtant je m’élève, traduit par Santiago Artozqui
© Éditions Seghers, 2022