+
Cette semaine :
« Demain, tous allergiques ?»
s’identifier
recherche
s’abonner
Boutique
Anciens numéros
qui sommes-nous ?
Le 1
L’équipe
Les auteurs
Les partenaires
Le regard de la rédaction du 1
Les actus du 1
Contact
Podcasts
: ouvrez le 1
Repères illustrés

Brève histoire depuis l’indépendance

Sommaire Retour au numéro

Le Poisson, dessinateur

Temps de lecture : 0 minutes

N°63 01 Juillet 2015
2,80 €

acheter ce numéro

La page 3

Les sept plaies de l’Algérie

Boualem Sansal

La voix du poète

Jean Sénac - Peuple à venger l'affront…

Louis Chevaillier

Repères illustrés

Brève histoire depuis l’indépendance

Le Poisson

Grand entretien

« L’Algérie dispose de 5 à 10 ans pour réussir sa mutation »

Riadh El-Hafdhi

En Algérie, la « diversification » de l’économie semble toujours promise mais jamais enclenchée. Comment sortir de la « dépendance » pétro-gazière ?

Le temps presse : c’est devenu un impératif. Aujourd’hui, ­l’Algérie importe presque tout ce qu’elle consomme. Ce système est supportable aux Émirats arabes unis, pas en Algérie où la croissance démographique doit pouvoir s’appuyer sur une production intérieure. Sans cela, ce pays n’y arrivera pas. L’Algérie est riche non seulement de son sous-sol, mais de son sol et de sa force de travail. Un exemple : son potentiel céréalier est formidable. Il est absurde d’importer la quasi-totalité des céréales consommées. L’économie de la rente pétrolière qui pousse à tout acheter à l’extérieur stérilise le changement. Quand il devient plus rentable d’importer que de produire, on entre dans une spirale infernale. Elle doit être brisée. D’autant qu’avec les profits qu’elle induit pour ceux qui en bénéficient, cette spirale encourage la mauvaise ­gouvernance. 

Vous faites référence à la corruption ? 

Je parle d’un phénomène beaucoup plus profond. En Tunisie, on disait que Ben Ali avait accumulé 5 milliards de dollars. On parle de 20 milliards, en Égypte, pour Moubarak. Vrais ou faux, ces chiffres resteraient mineurs comparés aux montants que la faiblesse de l’État de droit a fait perdre à ces pays. En Algérie, le système de la rente pétrolière alimente celui des importations qui bénéficie seulement à quelques-uns, lesquels ne se situent d’ailleurs pas forcément au niveau du gouvernement. Sortir de cette économie de la rente nécessitera de rendre les institutions dignes d’un État de droit, d’investir massivement dans le système éducatif pour donner une perspective à la jeunesse, et de rendre la production locale plus incitative. 

Pour aboutir, ces réformes devront être débattues de façon transparente. Car si on touche au système de la rente en Algérie, on aura forcément dans un premier temps une hausse des prix, en particulier à la pompe, et une perte de pouvoir d’achat de la population. Même temporaire, il faudra l’expliquer et prendre des mesures pour compenser ses effets. Si l’Algérie dispose de moyens financiers, comme c’est le cas aujourd’hui, pour promouvoir une politique sociale, une assurance chômage, pour investir dans la formation et l’éducation, la protection-santé et le logement social, la réforme de l’économie sera mieux acceptée dans la phase de transition, avant que la réindustrialisation du pays recrée du pouvoir d’achat et une croissance économique différente. Mais si elle attend et épuise ses importantes réserves de change, ce sera très compliqué. L’Algérie dispose de 5 à 10 ans pour réussir sa mutation.

Témoignage

L'Algérie invisible de Kamel Daoud

Kamel Daoud

Algérie, « terra incognita » organisée depuis 1962. « Incognita » car on peut aller vers ce pays sans jamais y arriver, y loger sans y habiter, y arriver en le ratant ou le connaître par une série de malentendus, ou s’en désintéresser par besoin de s’aérer. Quelques clés à l’usage du touriste, du curieux ou de l’indifférent passant.

 

D’abord le régime politique. C’est l’une des plus fascinantes questions en Algérie, pour les Algériens comme pour les autres. Le régime est né du syndrome de la clandestinité, selon Benjamin Stora, éclaireur patient de nos arcanes. Explication : lors de la guerre de Libération déclenchée en novembre 1954, il a fallu que le FLN (Front de libération nationale) opte pour la survie face à la machine de l’armée française : pseudonymes de guerre, maquis, cachettes et escamotage des apparences. L’état-major était collégial pour éviter la décapitation ou la monarchisation de la révolution, les noms étaient faux et le commandement ténébreux. Cette culture sera pérennisée par les décolonisateurs pour faire peur aux décolonisés : le régime en Algérie est occulte par stratégie. Il est apparent (présidence, gouvernement, ministres, préfets et armée, polices, etc.), mais il est occulte (services de renseignement, réseaux, lobbies et corporations ou régions). Le « peuple », rime de l’hymne national et entité discursive commode, joue le jeu : il fait allégeance au pouvoir apparent, mais ne craint et redoute que le pouvoir occulte. L’apparence est régence, l’occulte est le réel. Dans un salon d’Alger, un puissant du moment se plaît toujours à raconter cette histoire : lors d’une visite présidentielle française, un ministre français lui avait demandé pourquoi tant d’opacité dans le régime algérien. Réponse fusante : « C’est notre seule force. »...

La suite dans le 1, disponible en kiosque, par abonnement sur le site internet 

ou

sur notre boutique en ligne cliquez ici

 

Le mot de...

Alacrité

Robert Solé

Rire pour ne pas pleurer… Comme d’autres peuples privés de démocratie, les Algériens, désabusés, se consolent en plaisantant. Ils ont une cible de choix en la personne de leur président, Abdelaziz Bouteflika, qui a entamé un quatrième mandat malgré ses 77 ans et un état de santé inquiétant.

Contrepied

Un grand gâchis

Tahar Ben Jelloun

Sommaire
La voix du poète Jean Sénac - Peuple à venger l'affront… Louis Chevaillier
La page 3 Les sept plaies de l’Algérie Boualem Sansal
Le mot de... Alacrité Robert Solé
Chose... Il n’était pas en paix Éric Fottorino
Au commencement Le dessin de Céline Devaux Céline Devaux
Repères illustrés Brève histoire depuis l’indépendance
Grand entretien « L’Algérie dispose de 5 à 10 ans pour réussir sa mutation » Riadh El-Hafdhi
Les chiffres déchiffrés Éphémère jeunesse Loup Wolff
Contrepied Un grand gâchis Tahar Ben Jelloun
Témoignage L'Algérie invisible de Kamel Daoud Kamel Daoud
Carte Une carte géopolitique Michel Foucher

Tous les numéros du 1

Voir tous les numéros archivés
Le numéro de la semaine
Boutique
: Ouvrez le 1
Qui sommes-nous ?
L’ÉQUIPE
LES AUTEURS
LES PARTENAIRES
Où trouver le 1 ?
Contact
FAQ MENTIONS LÉGALES CGV