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Une botte dans le passé, l’autre dans l’avenir
Manon Paulic
NOIRLIEU, MARNE. Une rivière bordée d’arbres et de bandes enherbées embrasse la partie basse du champ, formant une barrière protectrice. En amont, la route départementale prend le relais jusqu’à la maison parentale, qui termine de fermer la boucle. Dans cet écrin, une terre d’un beau brun patiente jusqu’à la prochaine semence. Au printemps, des plantes aromatiques comme l’anis, le thym et la camomille viendront y prendre racine. « C’est pour en faire des tisanes. » Quentin Delachapelle est venu rendre visite à son champ. Il y a deux ans, ce jeune paysan de la Marne a entamé une conversion en agriculture biologique sur une trentaine d’hectares. Pour la première fois cette année, il devrait obtenir le label bio. « 600 molécules de pesticides vont être testées sur ces plantes, explique-t-il. Si l’une d’entre elles ressort positive, c’est toute la récolte qui sera déclassée. »
Le reste de son exploitation, cinq fois et demie plus grande que son terrain d’expérimentation, relève, lui, de l’agriculture conventionnelle. Une botte dans le passé, l’autre dans l’avenir, le quadragénaire se sent parfois schizophrène. Mais il a depuis longtemps accepté que « l’agriculture, c’est une histoire de compromis ».
Lorsqu’il reprend les commandes de la ferme familiale il y a dix ans, Quentin hérite des pratiques de son père, reposant sur l’usage de pesticides et la monoculture. L’année de son installation, il débourse des centaines d’euros en désherbants pour débarrasser ses parcelles des mauvaises herbes et des graminées tenaces, sans réellement y parvenir. Il prend alors conscience qu’un système touche à sa fin : l’ère du « tout-phyto ».
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[Pissenlit]
Robert Solé
Y'en a marre des pissenlits ! Chaque début d’été, dans notre maison de famille à la campagne, c’est le même problème : comment se débarrasser de cette fichue plante à feuilles dentées qui s’ingénie à repousser entre les dalles de la grande cour ? Pas question d’utiliser une cochonnerie du genre Roundup ! L’écologie, chez nous, c’est sacré.
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