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« Les pandémies sont le visage sombre de la mondialisation »
Frédéric Keck
Nous sommes confrontés à bien des formes de catastrophes naturelles (tempêtes, inondations…). Peut-on dire que les épidémies d’origine virale sont des catastrophes comme les autres ?
Ce qui me frappe surtout, c’est la nou-veauté. Le thème des pandémies perçues et gérées comme des catastrophes date des années 1980, époque de l’apparition du sida. Cela fait suite au moment où l’Orga-nisation mondiale de la santé (OMS) déclarait que les maladies infectieuses appartenaient à une période passée de l’histoire : le corps médical considérait que le recours aux antibiotiques et aux vaccins permettait de se débarrasser défi-nitivement des maladies infectieuses et que la recherche allait pouvoir se consacrer pleinement aux maladies chroniques. Et puis, dans ce contexte, l’épidémie du sida a surpris tout le monde.
Quarantaine
Robert Solé
C’était la hantise des voyageurs d’antan. Revenant d’une contrée où sévissait une épidémie, ils avaient toutes les chances de subir une quarantaine, même s’ils ne présentaient aucun symptôme de la contagion. Plus d’un citoyen en bonne santé, impatient de retrouver les siens ou ne supportant pas le séjour au lazaret, protestait, marchandait…