« La Chine est un pays arriéré » : ce n’est pas la confidence d’un homme conversant avec le visiteur venu d’un pays ami. C’est la doctrine officielle. Dans la conversation, la modestie s’ajoutant à l’exactitude, l’adverbe change :

« La Chine part d’une base terriblement arriérée, me dit Chou En-lai. Il lui faudra au moins cent ans pour rattraper son retard sur les pays industriellement avancés. »

Mon sentiment est que cette progression nous réserve des surprises. Elle l’a déjà fait : s’attendait-on à l’explosion d’une bombe atomique, puis à celle d’une bombe thermo-nucléaire ? Au lancement d’un satellite ? […]

Si pourtant Chou En-lai renvoie si loin le rendez-vous avec les pays avancés, c’est peut-être que la Chine ne souhaite pas entrer dans ces comparaisons. Elles ont, à vrai dire, fort peu de valeur scientifique : les unités de compte sont faussées dès le départ. Et les Chinois récusent absolument leur valeur idéologique. 

 

Alain Peyrefitte, Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera © Fayard, 1973

 

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