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Les ressorts de la haine
Dominique Schnapper
À la sidération, à la tristesse et à l’indignation des trois premiers jours, à la communion au cours du samedi et du dimanche dans toutes les villes de France, doit succéder la réflexion. Pourquoi de jeunes Français – les uns issus de familles traditionnelles musulmanes et les autres convertis – nourrissent-ils à l’égard des institutions qui les ont protégés et des valeurs démocratiques une détestation radicale et une capacité de violence, que les islamistes mondiaux savent manipuler à leur profit ?
On le savait depuis des années. La haine des juifs, mais aussi la haine de la France, s’est développée dans certains quartiers dits « sensibles ». Les enquêtes sociologiques, les travailleurs sociaux, souvent d’origine musulmane, les enseignants dans les collèges en témoignaient. Une violence « aveugle », ou « pure », s’attaquait aux institutions immédiates, écoles, bibliothèques ou cabinets médicaux. Les enfants juifs quittent l’enseignement public où ils ne se sentent plus en sécurité. Pourtant, de crainte de stigmatiser les musulmans républicains – il ne faut pas oublier que le phénomène massif est celui de l’intégration progressive de la majorité de la population descendante des migrants musulmans –, faute aussi de savoir quoi faire contre le mal, un silence gêné couvrait ces faits d’un voile d’ignorance. On se réfugiait dans l’idée qu’ils n’étaient qu’une très faible minorité. Mais l’action des minorités porte un sens qui ne se résume pas à leur nombre.
Paternité
Robert Solé
Comment avons-nous pu enfanter de tels monstres ? se demande, affolé, le pays de Voltaire et de Rousseau. Les reconnaissances de paternité sont toujours honorables. Encore faut-il éviter les revendications excessives, susceptibles de provoquer de dangereux fourvoiements.