Le Hezbollah (« Parti de Dieu ») n’est pas la seule composante active de l’« axe de la résistance » : les Ansar Allah (« Partisans de Dieu »), connus sous le nom de Houthis, ont réagi eux aussi militairement au déluge de feu qui s’est abattu sur Gaza. Parti, partisans… Dieu reconnaîtra-t-il les siens ?

Si, au Liban, le Hezbollah est un État dans le non-État, les Houthis, qui appartiennent à une autre branche du chiisme, contrôlent une partie du Yémen, dont la capitale, Sanaa. Nourris d’un mélange de khomeynisme et de tiers-mondisme, armés jusqu’aux dents, ils se sont invités dans la guerre de Gaza depuis près d’un an aux cris de « Mort à Israël, mort à l’Amérique ». Sous prétexte de combattre le commerce avec l’État hébreu, ils menacent tous les bâtiments qui transitent par le détroit de Bab el-Mandeb, ce verrou stratégique entre la mer Rouge et l’océan Indien. Les primes d’assurance explosent. Sans plus attendre, de grands armateurs ont préféré revenir à l’ancienne route du cap de Bonne-Espérance. Le canal de Suez a perdu ainsi la moitié de ses recettes. La principale victime des Houthis n’est pas Israël, mais l’Égypte.

Les États-Unis et leurs alliés occidentaux tentent, sans grand succès, de sécuriser cette zone maritime. Fallait-il bombarder les installations militaires des Houthis et prendre le risque d’une extension du conflit ? Leur infliger des sanctions économiques, alors qu’une bonne partie des Yéménites meurt déjà de faim ? Le drame de Gaza a permis à ces corsaires mandatés par le Ciel de se faire connaître et de marquer des points face à leurs adversaires locaux soutenus par l’Arabie saoudite. Ils menacent cependant trop d’intérêts pour pouvoir dormir en paix. La piraterie est vouée à l’échec, fût-elle politique, et même divine.