Figure majeure des lettres américaines, Louise Erdrich construit depuis quatre décennies une impressionnante œuvre littéraire. Tous publiés chez Albin Michel et repris au Livre de poche, Love Medecine (1984), La Chorale des maîtres bouchers (2003), La Malédiction des colombes (2008) ou encore LaRose (2018) témoignent notamment des combats des peuples autochtones pour leurs droits et leur survie.

Après le National Book Award en 2012 pour Dans le silence du vent, Louise Erdrich a reçu le prix Pulitzer pour son nouveau roman, Celui qui veille (2020). Elle est l’une des principales invitées du festival America (en visio), samedi 24 septembre à Vincennes.

>> voir le programme du festival America, du jeudi 22 au dimanche 25 septembre

>> cet article est issu du dernier 1 des libraires : « L’Amérique va-t-elle se déchirer ? »

Il y a presque deux ans, Donald Trump quittait la Maison-Blanche avec fracas, après l’invasion du Capitole. Où en est l’Amérique aujourd’hui ?

Il est évident que nous avons traversé, pendant quatre ans, une période absolument désastreuse, et la présidence de Donald Trump aura des répercussions plus longues que ce que j’avais espéré. Mais je crois que nous arriverons à nous en remettre. J’ai suivi cet été les auditions sur ce qui s’est passé le 6 janvier 2021, avec cette insurrection et l’assaut donné contre le Capitole. Je crois que c’est Adam Kinzinger, un élu républicain de l’Illinois, qui a dit qu’une démocratie ne se jugeait pas à ses heures les plus sombres, mais à la façon dont ces heures sombres étaient appréhendées. Et de fait, j’ai trouvé ces auditions très poignantes, j’ai été émue par la profondeur de l’amour et de la détermination des témoins de cette journée noire. J’espère désormais que la justice prévaudra et que les preuves suffiront à nous débarrasser une bonne fois pour toutes de Donald Trump.

Cela sera-t-il suffisant contre le trumpisme ? Les dernières décisions de la Cour suprême, où siègent trois juges nommés par Trump, montrent la poursuite de son influence sur la politique du pays…

C’est vrai, nous devons faire face à une Cour suprême qui ne reflète pas la volonté populaire. Mais ce n’est pas seulement Trump qui a mis en place ces juges réactionnaires, décidés à jeter aux oubliettes plus de trente ans de progrès sociaux durement acquis. C’est aussi Mi