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Repères : divisions et scissions
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« il existe en france deux socialismes concurrents »
Michel Winock
Comment définiriez-vous en quelques mots la notion de social-démocratie ? Quelle réalité politique, économique et sociale recouvre-t-elle ?
La social-démocratie, sur le modèle allemand, a été un mouvement ouvrier regroupant parti, syndicats, coopératives, associations, écoles, clubs de loisirs – une véritable contre-société détenant le monopole de la représentation ouvrière. Son contenu idéologique a d’abord été marxiste, mais, dès la fin du xixe siècle, elle a été le théâtre d’un débat autour du révisionnisme défendu par Eduard Bernstein qui jugeait le marxisme dépassé sur de nombreux points. Les congrès du SPD ont condamné les thèses de Bernstein, mais, une fois au pouvoir au lendemain de la Grande Guerre, ce parti, tout en restant fidèle au marxisme, est devenu dans les faits un parti réformiste. C’est le congrès de Bad Godesberg, en 1959, qui a remis en accord la pratique et la théorie comme l’avait préconisé Bernstein. La social-démocratie assumait officiellement le compromis avec la libre entreprise et l’économie de marché, cessant d’être un parti révolutionnaire. Parmi ses revendications, le SPD défendait le principe de la cogestion, c’est-à-dire la participation paritaire des représentants des salariés dans les conseils d’administration des grandes entreprises ; ce que la loi lui accorda en 1978, malgré l’hostilité du patronat. Cette notion de compromis a été traduite en France par la formule de Michel Rocard : « une société solidaire dans une économie de marché ».
Social-traître
Robert Solé
Prenant son courage à deux mains, en janvier 2014, François Hollande s’est avoué social-démo­crate au cours d’une conférence de p…