En 1938, avec la création de la SNCF, disparaissent les compagnies privées d’antan : Paris-Lyon-Méditerrannée (PLM), Midi, Est, Ouest… Elles auront transporté la bourgeoisie en villégiature, avant les congés payés du Front populaire. En témoigne ce souriant poème de Franc-Nohain, ancien sous-préfet devenu poète au cabaret du Chat noir. 

Nous chanterons le P.-.L.-M.
Et, de même,
L’Est,
L’Ouest,
Et le Midi ;
Et nous chanterons aussi 
– Si cela ne vous ennuie,
Honorable compagnie ! –
Nous chanterons encor
Du Nord,
Et de l’État, et d’Orléans, les Compagnies,
(Sans préjudice, bien entendu, de quelques mots
Pour les réseaux
Économiques et départementaux) ; 
Car c’est le temps de prendre l’air
En des voyages circulaires :
C’est le temps des chemins de fer. 

À la campagne, ou vers des plages, ou vers des thermes,
En d’autres termes
Ailleurs, ailleurs,
Nous allons, pâles voyageurs,
Quérir la santé, la fraîcheur,
Le repos, et le lait des fermes :

Le mouvement est dans les gares,
Car
Le temps est d’aller autre part.
()

Franc-Nohain, Les Chansons des trains et des gares, 1900