Philosophie et pouvoir politique
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«J’ai rencontré Paul Ricœur qui m’a rééduqué sur le plan philosophique»
Emmanuel Macron
Comment la réflexion philosophique peut-elle nourrir, étayer l’action politique ? Le ciel des idées peut-il s’accorder à l’imparfait du politique ?
Cette semaine, le 1 explore les liens entre philosophie et politique autour d’un entretien exceptionnel avec le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron.
Selon lui, les analyses et constructions philosophiques éclairent le réel et donnent un sens à l’action. Leur apport paraît donc aujourd’hui d’autant plus nécessaire que le vide idéologique des partis est manifeste, à droite comme à gauche.
On connaît votre intérêt pour la philosophie. Comment est venue cette appétence, depuis quand ? Ce sont des rencontres, des lectures ?
Elle n’a pas de genèse identifiée. Je crois que j’ai aimé la chose publique avant d’aimer la philosophie. Ma première approche de la philosophie, ce sont des lectures. J’ai d’abord emprunté des chemins buissonniers – Marcel Conche (philosophe né en 1922) a fait partie de mes premières lectures ; j’ai reçu ensuite, en classes préparatoires, un enseignement très classique.
Je suis vraiment entré dans la philosophie par Kant, le premier philosophe qui m’ait marqué avec Aristote. Ce n’est pas très original ! Je lui dois beaucoup de mes moments d’émotion philosophique, ainsi qu’à son traducteur Philonenko, qui avait fait un magnifique commentaire de son œuvre. Je ne sais pas si cela se lit toujours… J’ai passé beaucoup de temps à lire Kant, Aristote, Descartes. Ce refuge intellectuel, cette possibilité de se représenter le monde, de lui donner un sens à travers un prisme différent, ont été importants. J’ai ensuite découvert Hegel, sur lequel j’ai fait mon DEA.
Avez-vous été marqué par un professeur ?
Celui qui m’a beaucoup inspiré, c’est Étienne Balibar. J’ai suivi ses cours, qui étaient des exercices philosophiques assez uniques. Véritable puits de science, il dépliait un concept pendant deux heures. Au cours suivant, pour reprendre le fil, il se lançait généralement dans une introduction qui durait une heure et demie et qui consistait à revisiter le cours d’avant. J’ai suivi son enseignement pendant trois ou quatre ans et rédigé sous sa direction un travail sur Machiavel. C’est à ce moment que j’ai abandonné la métaphysique pour la philosophie politique.
Vous vous destiniez à une carrière…
Pas du tout ! C’était par goût de comprendre les choses, cela me permettait de mettre en relation l’espace théorique philosophique et le réel. La philosophie politique permet en effet de mettre en tension le réel avec des concepts, de l’éclairer grâce à leur lumière.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans Le 1 à paraître demain, mercredi 8 juillet. EN KIOSQUE ET PAR ABONNEMENT.
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