- Aux États-Unis, la Chambre des représentants (les députés) est renouvelée en totalité tous les deux ans, de sorte qu’une élection a lieu en même temps que la présidentielle et la suivante au milieu du mandat présidentiel, d’où l’expression midterm elections, « élection à mi-mandat ».
- Ce rythme électoral fait débat. Des politologues le jugent préjudiciable à la démocratie. Vu le coût souvent exorbitant d’une campagne, les représentants, dit-on, passent un quart de leur temps à légiférer et les trois quarts à chercher des financements.
- On compte 435 représentants, répartis par circonscriptions. Fixé par Washington, le nombre des élus par État varie selon l’évolution de la démographie locale (actuellement la Californie a 53 élus à la Chambre, le Texas 36, New York 27, mais le Wyoming et le Delaware n’en envoient qu’un). En revanche, les circonscriptions sont redessinées tous les dix ans par le gouverneur de l’État. Ce redécoupage est le principal enjeu du gerrymandering (le « charcutage » visant, par exemple, à minorer le vote des Noirs ou des autres minorités).
- On compte 235 républicains à la Chambre et 193 démocrates (7 sièges sont vacants). Pour s’assurer une majorité, les démocrates doivent progresser de 23 sièges. Sachant qu’ils devraient en perdre une dizaine, il leur faut en prendre 35 aux républicains. Les sondages les donnent vainqueurs. Mais en nombre de sièges, l’indécision reste entière.
- L’élection de la Chambre basse n’est pas la seule à avoir lieu ce 6 novembre. Le Sénat, principal acteur législatif américain, dont les membres sont élus pour six ans, est renouvelé par tiers tous les deux ans : 34 postes sont à pourvoir cette fois. Enfin, de très nombreux suffrages locaux (élections de juges, de procureurs, référendums sur des sujets locaux divers, etc.) accompagnent ces scrutins.
Les enjeux des Midterms
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« Les adversaires sont devenus des ennemis »
Dick Howard
Deux ans après son entrée à la Maison Blanche, la position de Trump dans l’opinion américaine s’est-elle renforcée ou dégradée ?
Elle ne s’est pas dégradée. Trump est le président de sa fraction électorale et a entièrement conservé le soutien de celle-ci. Mais sa manière de faire est fondée sur le besoin d’avoir des ennemis. Lorsqu’il a été élu, j’ai pensé qu’une fois au pouvoir il ne parviendrait pas à maintenir la tension interne de la société qui lui avait permis d’accéder à la Maison Blanche. Or, il y est parvenu et y parvient toujours. De ce point de vue, c’est la position des États-Unis comme une république de citoyens qui, elle, s’est dégradée. Dans sa célèbre Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain, publiée en 1776 – année de la révolution américaine –, l’historien Edward Gibbon concluait que, lorsqu’un régime devient impérial, il perd ses vertus. Trump incarne ce diagnostic. Ce qui me surprend le plus, c’est la manière dont les républicains anti-Trump et les évangéliques courbent l’échine devant lui. Ils ont perdu ce qui faisait la « vertu républicaine ».
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[Trump II]
Robert Solé
Mers chers compatriotes,
Vous allez élire vos sénateurs et vos représentants. À la veille de cet important scrutin, je veux vous dire que j’ai tiré les leçons de mes deux premières années à la Maison Blanche. À mi-mandat, j’ai décidé de me comporter autrement. Oui, un changement radical s’impose.
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