Découvrez le nouveau 1 des libraires : « Le mal et nous »
Qu’est-ce que le mal ? Cette question n’en finit plus de tarauder nos sociétés et revient à chaque manifestation de ce qui nous paraît inhumain, que ce soit le génocide d’un peuple, l’assassinat d’un enfant ou le viol organisé d’une femme. Pourtant, l’est-ce vraiment, inhumain ? Ou bien y a-t-il en chacun de nous un monstre qui sommeille ?

Cette question, ce sont les écrivains, plus encore que les moralistes ou les philosophes, qui sont allés le plus loin dans son exploration, poussant jusqu’à entrer dans la tête des êtres les plus abominables. Mais raconter le mal, est-ce l’expliquer, voire le justifier ? En seconde feuille, c’est l’un des plus célèbres pervers de l’histoire littéraire qui fait son entrée dans notre « Bibliothèque idéale » : le personnage emblématique inventé par Oscar Wilde, Dorian Gray.
« Quand je contemple l’abîme, je ne vois que le carrelage »
Rencontre avec PHILIPPE JAENADA
« Désigner quelqu’un comme un monstre, c’est bien commode. C’est le mettre à distance, dire qu’il n’a rien de commun avec nous, nous dispenser de le juger pour ce qu’il est, mais aussi de regarder ce qu’il dit de nous et de notre société. » Notre journaliste a rencontré l’auteur de La Serpe et
d’Au printemps des monstres. L’écrivain, qui se plaît à décortiquer des faits divers pour retrouver l’humain derrière le criminel, lui a expliqué pourquoi le mal absolu est, selon lui, un mythe.
« Il y a de la jouissance à observer le mal du point de vue du mal »
Entretien avec PAOLO TORTONESE
« Depuis la fin du xixe siècle, la littérature est beaucoup plus sensible au mal collectif, c’est-à-dire au mal social, politique. Un mal dont le coupable n’est pas un individu mais qui a une origine collective : une classe sociale, un système politique, une idéologie... [...] Au xxie siècle, le mal est plus collectif que jamais. » Le chercheur en littérature analyse la place centrale que le mal occupe dans la littérature et montre comment le regard des écrivains a évolué au gré des siècles.
Et aussi : « Faut-il bannir la dark romance ? », par le psychiatre et psychanalyste Serge Hefez ; La Confession, une nouvelle glaçante de Guy de Maupassant ; enfin, 8 coups de cœur de libraires.
2e feuille – « La bibliothèque idéale du 1 » : Le Portrait de Dorian Gray, d’Oscar Wilde
La beauté du diable
PHILIPPE BESSON
« Dans ce récit d’une obsession et d’une métamorphose [...], il y a tout : la beauté du diable,
la puissance de la fascination, la tentation du mal, la vanité, la duplicité, la descente aux enfers ; la vie, cette “grande désillusion”. » Le romancier revient sur l’émerveillement qu’il a ressenti à la lecture de ce chef-d’œuvre dont ses a priori l’avaient longtemps tenu éloigné.
« Dorian Gray n’est pas tiraillé entre bien et mal, mais entre déni et culpabilité »
Entretien avec ÉLISABETH ROUDINESCO
« Notre époque est confrontée aux dérives du progrès et aux fantasmes de l’émancipation du corps. On croit que le bonheur peut passer par la transformation du corps, que la médecine sera la réponse à nos névroses. Il me semble qu’il y a là une impasse que Le Portrait de Dorian Gray nous avait déjà montrée. » La psychanalyste nous livre sa lecture du roman d’Oscar Wilde.
Et aussi : un grand poster signé par l’auteur de bande dessinée et illustrateur Guillaume Sorel ; la genèse du roman par Julien Bisson ; un extrait clé de l’œuvre.
Numéro à retrouver en kiosque, librairie et sur notre boutique en ligne.