Sept ans déjà ! Le 1 multiplié par sept, ça fait déjà 340 numéros, 35 hors-séries, plus de 36 000 acheteurs en moyenne, soit au moins le double de lecteurs, car un journal ça vole de main en main, surtout si on plie son aile en forme d’avion… Un succès forgé grâce à vous semaine après semaine, et qui nous donne l’ardeur pour recommencer, pour donner à chaque nouveau 1 la force et l’inventivité d’un premier numéro. Si les sept ans marquent l’âge de raison, il serait plus juste de souligner combien la déraison s’est saisie de nous à l’automne 2013, lorsque cet objet bizarre s’est mis à s’ébrouer dans nos esprits avant de devenir ce drôle d’oiseau que vous connaissez.
Laurent Greilsamer et Natalie Thiriez, mes complices en invention, sans oublier Henry Hermand qui, très tôt, eut envie d’un journal racontant notre époque, nous étions d’accord sur un point : ne pas faire comme les autres. Ne pas lancer un journal de plus. Mais changer, tout changer, perdre l’habitude de l’habitude, proposer un geste éditorial qui mêlerait toutes nos passions, le journalisme et la littérature, la joute des idées et la magie de l’illustration, le goût d’un bel objet qui traverserait le temps alors que le temps nous échappait, pulvérisé par l’étincelle numérique.
Ah oui, déraisonnables nous l’avons été, au point de penser très loin de nos idées toutes faites. Si nous nous sommes éloignés de nos certitudes, ce fut pour mieux servir nos convictions. Et pour se donner cette chance de rêver, avant de partager ce rêve en l’incarnant sur une grande page pliée en trois. C’est ainsi que nous avons imaginé un journal qui serait un objet, un journal qu’on n’aurait pas envie de jeter, qui se présenterait sans la moindre publicité, qui serait beau et 1triguant, 1téressant, 1croyable… Il nous reste maintenant à garder la flamme et l’élan du départ, maintenant que vous êtes nombreux à bord, et à vous dire merci pour la confiance, pour l’exigence, pour l’attachement.