Paru le 17 juin 2021

 

L’irruption dans nos vies d’une pandémie mondiale, suivie de dispositifs de contrôle jamais déployés jusqu’alors, nous a renvoyé l’écho des récits terrifiants de George Orwell et d’Aldous Huxley, entre surveillance généralisée et privations de liberté. Ce nouveau numéro du 1 des libraires se penche sur la littérature d’anticipation, un genre qui ne cherche pas tant à prophétiser le futur qu’à scruter le présent avec lucidité, afin que celui-ci ne se transforme pas un jour en cauchemar. En seconde feuille, « La Bibliothèque idéale du 1 » explore un roman où la dystopie se teinte de vertiges existentialistes : Le Procès de Franz Kafka.

 

 

« Le roman est comme une pluie lente qui pénètre l’imaginaire »
Entretien avec ALAIN DAMASIO

« C’est difficile, mais, dans cette guerre de l’imaginaire, il est important de proposer aussi des horizons désirables. » Pour l’auteur des Furtifs et de La Horde du Contrevent, les romans dystopiques jouent un rôle de catharsis en même temps que d’alerte face à des dérives potentielles, mais le cri de colère dont ils partent peut aussi donner naissance à des alternatives concrètes.

 

Cités anxiogènes
JEAN-PIERRE ANDREVON

« La ville est toujours ce Moloch à la gueule grande ouverte, aux dimensions tentaculaires – entre les buildings surdimensionnés, creusée d’artères aussi profondes que des canyons et parcourue de voitures volantes et de dirigeables publicitaires, elle grouille de mouvements. » L’écrivain, qui a récemment signé une Anthologie des dystopies aux éditions Vendémiaire, revient sur la place qu’occupent les métropoles dans les films dystopiques, de Metropolis à Bienvenue à Gattaca.

 

Écrire demain : l’anticipation à la française
LOU HÉLIOT

« Il est clair que nous n’avons aucun rayonnement au-delà de notre petit univers, déplore Mathias Echenay, fondateur des éditions La Volte. On a l’impression d’être encore complètement à l’extérieur de ce monde des lettres. Mais je ne désespère pas ! » En France, l’anticipation semble condamnée aux marges. Née avec Jules Verne, elle ne date pourtant pas d’hier et essaime au sein de la littérature blanche, avec des auteurs comme Houellebecq et Hervé Le Tellier. Enquête sur un genre qui a des choses à dire sur notre époque et notre avenir, mais reste peu écouté.

 

Et aussi :

– « Pauvre surhomme » (1961), une nouvelle de Kurt Vonnegut encore méconnue en France.

– 8 coups de cœur de libraires parmi les récentes sorties science-fiction.

 

 

En deuxième feuille, un nouveau volume de « La bibliothèque idéale du 1 », consacré cette fois au Procès de Kafka, avec Alberto Manguel, Philippe Claudel, Julien Bisson et un grand poster signé Frederik Peeters.

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