Paru le 23 novembre 2022

 

Pourquoi aimons-nous tant, enfants ou adultes, nous plonger dans ces histoires peuplées de sorcières, d’elfes, de dragons ou d’extraterrestres ? Qu’allons-nous chercher dans ces terres aux noms aussi exotiques que Westeros, Arrakis, Oz ou Mordor ? Une évasion salutaire, à l’heure des grandes inquiétudes, ou bien un miroir déformant, pour mieux observer notre réalité ? C’est à ces questions que tente de répondre ce nouveau numéro du 1 des libraires, en écho au thème « Désirs de mondes » du Salon du livre et de la presse jeunesse à Montreuil.

 

 

« Un filtre pour regarder notre propre monde »

Entretien avec Philip Pullman

« On parle souvent d’“identification” aux personnages imaginaires, mais ce n’est pas exactement cela. Je n’avais pas envie d’être un Moumine, ou Tintin, ou Astérix. J’avais envie d’être leur ami. De faire partie de leurs histoires, mais en restant moi-même. Et je crois que c’est ce que font les enfants : ils voyagent dans les mondes, rejoignent les personnages dans leurs aventures, mais restent eux-mêmes. C’est ça, la lecture. » L’auteur de la saga À la croisée des mondes revient sur ses premières amours littéraires et sur la manière dont, plus tard, lui est venue sa vocation de démiurge. Il nous explique comment fonctionnent ses créations et évoque le plaisir qu’il trouve à les animer, tout en rendant hommage aux écrivains qui l’inspirent – Milton, Coleridge et Nerval, bien davantage que Tolkien ou Barrie.

 

Les mondes imaginaires et nous

Lou Héliot

« Étonnamment, notre goût pour les mondes imaginaires est plutôt récent. » Pour éclairer l’attrait qu’exercent sur bien des lecteurs les univers fantastiques, qu’ils soient futuristes, médiévaux ou autres, la journaliste retourne aux sources du genre et cartographie ses tendances, guidée par quelques spécialistes comme le psychiatre Serge Tisseron ou la chercheuse en littérature Anne Besson, qui a récemment édité un volumineux Dictionnaire de la fantasy

 

Et aussi : Celephaïs, une nouvelle onirique de H.P. Lovecraft ; un texte de Marie-Aude Murail qui décrit la genèse du pays de ses rêves, la Tsviétlanie, où elle a commencé à se réfugier à l’âge de 13 ans ; et 8 coups de cœur de libraires parmi les nouveautés du rayon jeunesse et ado.

2e feuille – « La bibliothèque idéale du 1 » : Peter Pan de James Matthew Barrie

« Le jeu est important, et l’imaginaire un carburant nécessaire »

Entretien avec François Rivière

« Peter Pan est à la fois l’énergie, la vitalité de la prime jeunesse, mais aussi -l’absence de vie réelle, avec ce que cela peut avoir d’inquiétant. » Scénariste de bande dessinée, écrivain, mais aussi spécialiste de l’histoire de la littérature jeunesse, François Rivière est l’auteur d’une biographie de référence sur J.M. Barrie, l’auteur de Peter Pan. Il nous parle ici de la façon dont le romancier parvient à sublimer les traumatismes de son enfance à travers cette œuvre qui, en dépit de sa légèreté, constitue une profonde réflexion sur le rôle et la place de l’imaginaire dans nos existences. 

 

Et aussi : un grand poster signé Félix Delep ; le regard de l’écrivain Timothée de Fombelle ; la genèse du roman, par Julien Bisson ; un extrait clé du roman.

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