Paru le 24 mars 2022

 

L’espèce humaine n’est pas à un paradoxe près. Alors que nous cherchons, dans la réalité, à assurer toujours davantage notre sécurité, à éloigner le moindre danger, à nous préserver de la plus petite menace, nous n’hésitons pas à valser avec la peur en dévorant polars, thrillers ou romans d’horreur. Qu’avons-nous besoin de rechercher ainsi la pétoche entre les pages ? Est-ce par simple goût littéraire, ou existe-t-il des raisons plus profondes à ce plaisir de l’effroi ? Conçu en partenariat avec le festival Quais d’un polar, qui se tient à Lyon du 1er au 3 avril, ce nouveau numéro du 1 des libraires explore les multiples chemins de la peur, qu’on l’appelle angoisse, suspense ou terreur.

 

 

Une chambre au petit matin
Le prologue inédit de Shining, par Stephen King

« Venir ici avait été une erreur, et Lottie Kilgallon n’aimait pas reconnaître ses erreurs. » En 1977, Stephen King frappait très fort avec Shining, un roman devenu culte dont il avait écrit un prologue en plusieurs chapitres, finalement retiré de la version définitive et resté inédit en France. Quarante-cinq ans plus tard, le maître de l’horreur a accepté que le 1 des libraires publie l’un de ces chapitres, pour un retour exceptionnel à l’hôtel Overlook.

 

« Notre imaginaire se charge des représentations les plus terrifiantes »
Entretien avec Franck Thilliez

« Notre espèce a un besoin fondamental de se confronter à la peur. Cela fait partie de notre ADN. » Auteur de polars à succès, notamment Pandemia et La Chambre des morts, Franck Thilliez publiera en mai un essai intitulé Le Plaisir de la peur. Il revient ici sur ses premiers frissons littéraires et décortique les mécanismes complexes de cette émotion, en interrogeant ce que nos désirs d’effrois disent de nous.

 

Et aussi : du body horror au « noir domestique », comment la littérature s’empare des angoisses qui hantent notre époque, par notre journaliste Lou Héliot ; le regard du psychiatre Serge Tisseron ; et 8 coups de cœur de libraires parmi les romans fantastiques ou policiers parus récemment.

 

 

2e feuille – « La bibliothèque idéale du 1 » : Frankenstein, de Mary Shelley

 

« En chacun de nous deux visages cohabitent »
Entretien avec Frédéric Worms

« Frankenstein est aussi un grand roman sur l’amour et son absence. » Le philosophe, spécialiste des questions d’éthique scientifique, souligne la force de la réflexion déployée par Mary Shelley, loin des clichés qui embrument notre vision de ce chef-d’œuvre qui reste d’une brûlante actualité.

 

Le monstre, c’est elle
Marie Darrieussecq

« Ce roman me fait penser à une eau très pure où courrait un élément toxique, un filament boueux, mais qui serait la vie. » L’autrice de Truismes et d’Éloge de l’insomnie nous fait part de sa fascination pour ce livre, né du cauchemar opiacé d’une jeune fille de 19 ans, qui signe la naissance d’une écrivaine géniale, sombre et incandescente.

 

Et aussi : un grand poster signé Emil Ferris ; la genèse du roman, par Julien Bisson.

 

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