Paru le 27 janvier 2022

 

L’amour offre depuis trois mille ans ses plus belles pages à la littérature. Les poètes l’ont chanté, les écrivains en ont traqué les multiples reflets, sans jamais en épuiser la beauté. « L’amour est comme le vent, nous ne savons pas d’où il vient », jugeait Balzac. Mais peut-on alors deviner où il va ? Comment écrire l’amour à l’âge des applis de rencontre et des comédies romantiques standardisées ? Comment dessiner un nouvel imaginaire qui embrasse la variété de nos désirs et sorte des schémas traditionnels ? Entre promenade historique et conseils de lecture, ce numéro du 1 des libraires propose un voyage sur cette carte du Tendre moderne, où les méandres du sentiment prennent parfois un tour très politique.

 

 

« Le roman formalise le sentiment amoureux »
Entretien avec EVA ILLOUZ

« Désormais, si l’amour apparaît dans les romans, c’est plutôt pour en montrer la face cachée. » La sociologue, qui a publié en 2020 La Fin de l’amour, revient sur la façon dont le genre romanesque permet de capter et d’éclairer les évolutions du sentiment amoureux et sa place dans nos vies et dans nos sociétés. 

 

Les poètes sont des monstres
Un grand texte inédit de Christian bobin

« Il n’y a pas de “nouvelles façons d’aimer”. Tragique, fantaisiste, insaisissable et gratuit, l’amour est l’éternellement neuf. » En évoquant le destin d’Anna Akhmatova et d’autres grands poètes russes aux prises avec l’« ours » Staline, l’écrivain, d’une plume poétique et puissamment évocatrice, s’interroge sur la place qu’il reste à l’amour dans notre monde livré à l’idéologie de la machine.

 

Et aussi :

– Comment, de Beauvoir à Despentes, les autrices ont profondément questionné l’imaginaire amoureux traditionnel pour le remodeler. Une enquête de notre journaliste Lou Héliot.

– 8 coups de cœur de libraires parmi les romans parus récemment.

 

 

 

2e feuille – « La bibliothèque idéale du 1 » : Orgueil et préjugés, de Jane Austen

« Les sentiments sont une œuvre, il faut monter la garde autour »
Entretien avec Mona Ozouf

« Les héroïnes d’Austen savent qu’on ne vit pas d’illusions romanesques. Toutes sont persuadées qu’il faut des béquilles au bonheur conjugal. » L’historienne nous livre son regard sur ce roman et explique pourquoi, malgré la distance entre son monde et le nôtre, il continue de nous parler.  

 

« Dans l’angle mort de la romance »
Amélie Nothomb

« Dans un monde ultracivilisé, on ne fera pas de quartier : à la guerre comme à la guerre. » L’écrivaine nous explique pourquoi il faut lire et relire ce chef-d’œuvre jubilatoire où l’amour fou compose avec le calcul.

 

Et aussi : un grand poster signé Chloé Cruchaudet ; la genèse du roman, par Julien Bisson.

 

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